Raconter sa famille (1)

quand-aieuls-leguent-histoire-leur_0_730_491L’idée d’écrire sur votre famille vous trotte dans la tête depuis longtemps. Et si vous profitiez de la période des fêtes pour tendre le micro à vos proches ? Pour donner la parole à vos parents ou vos grands-parents. Pour vous lancer… et vérifier comment ce projet est perçu !

Voici, comme promis, quelques conseils pour que la magie de Noël opère…

 

Expliquez votre démarche. Il ne s’agit pas d’annoncer tout de go à votre papa ou à votre grand-mère, à qui vous allez rendre visite, entre Noël et le jour de l’an, que le récit de l’histoire familiale commencera ce jour-là ! Que l’écrivain biographe qui sommeillait en vous s’est soudainement réveillé. Du style : préparez-vous – psychologiquement, physiquement et matériellement j’arrive… Non. Surtout pas. Vous risquez de l’affoler. De vous discréditer. Voire de trouver la porte étrangement fermée (…). Plus sérieusement, dites-lui simplement que vous profiterez de votre passage – avec la petite famille, d’ailleurs – pour lui poser des questions très simples sur ses parents. Ses grands-parents. Leur état civil, dans un premier temps. Prétexter –  ce n’est d’ailleurs pas tout à fait faux et encore moins inutile, nous en reparlerons… – que vous aimeriez commencer (ou comprendre) la généalogie de la famille. Ou reprendre « l’arbre », là où l’un de vos parents s’est arrêté. Vos enfants vous posent en effet la question… Si, si ! Vous l’aurez d’ailleurs peut-être appris de sa bouche : des recherches ont été faites par un cousin éloigné ou le curé du village… et il vous les montrera lors votre venue. Bien qu’il ne comprenne pas plus que cela ce qui vous intéresse, vous a-t-il glissé, au téléphone ! Aucune importance : dites-vous bien que ce n’est pas parce que vos proches n’y voient pas aujourd’hui une nécessité, qu’ils ne sauront pas apprécier demain, votre projet (encore secret, peut-être…), une fois en main !

Le jour J. Votre papa brandit – triomphalement – alors que vous avez à peine franchi le seuil de la porte, l’arbre généalogique ! C’est inattendu. Et, honnêtement, c’est rarement comme cela que les choses se passent. Vous allez plutôt devoir saisir le moment propice, au cours de l’après-midi, entre le café et les crottes au chocolat, pour reparler de votre projet. Modeste, à ce stade, qu’il se rassure : tu te souviens, papa, l’arbre dont tu m’as parlé… (affichez quand même un peu de détermination). Et ensuite, vous continuez tranquillement par des questions sur les prénoms de ses parents – vos grands-parents et les arrière-grands-parents de vos enfants… – et leurs années de naissance. S’en souvient-il ? Où ont-ils habité ? Quels métiers exerçaient-ils ? Prenez des notes. Cela montrera le sérieux de votre démarche (car elle l’est, de toute façon) mais surtout, parce que vous pourriez être agréablement surpris par le flot des souvenirs et autres anecdotes qui, tout à coup, entraînent votre interlocuteur ! Soyez pleinement à son écoute. Il sourit. Ses yeux brillent. La magie opère. C’est Noël ! Ce sont surtout de formidables moments que vous partagez, avec l’un de vos proches, au-delà même de votre projet d’arbre ou de livre sur la famille… L’objectif est atteint, au-delà de toutes espérances. Vous vous reverrez très certainement, dans un autre contexte, avec le dictaphone et des questions plus précises. Nous en reparlerons également…

Mais, soyez-en sûr : après un tel échange, votre envie d’écrire l’histoire de votre famille aura décuplé ! L’écrivain biographe, tout compte fait, s’est peut-être réveillé, en effet.