par admin6725 | Jan 6, 2017 | Orthographe, Pièges du langage
Voici dix bonnes résolutions à prendre en ce début d’année, sur le plan linguistique. Des pièges courants à éviter. On ne dit pas… mais on dit… Et nos meilleurs vœux, bien sûr !
Éviter de dire : cela peut s’avérer vrai (ou faux)
Mais dites plutôt : cela peut se révéler vrai (ou faux)
Dans le verbe s’avérer, il y a déjà… vrai.
Mais on admet : cela s’avère remarquable, clair, intelligent.
Éviter de dire : un soi-disant chien de race
Mais dites plutôt : un prétendu chien de race
Soi-disant ne va bien qu’aux humains (on parlera d’un soit-disant médecin pour qualifier quelqu’un qui se dit médecin.)
Éviter de dire : nous viendrons en vélo
Mais dites plutôt : nous viendrons à vélo.
S’il s’agit d’un véhicule qu’on enfourche, on utilise de préférence à. S’il s’agit d’un véhicule dans lequel on entre, on utilise en.
Éviter de dire : rabattre les oreilles de quelqu’un
Mais dites plutôt : rebattre les oreilles de quelqu’un
C’est un chapeau qui pourrait rabattre les oreilles. Rebattre, c’est « répéter jusqu’à ennuyer »
Éviter de dire : des ennuis pécuniers
Mais dites plutôt : des ennuis pécuniaires.
Au masculin comme au féminin, c’est pécuniaire qui convient (du latin pecunarius, argent)
Éviter de dire : partir à l’étranger
Mais dites plutôt : partir pour l’étranger
La préposition pour marque le mouvement. Mais on gardera à, bien sûr, dès lors qu’on arrive à l’étranger.
Éviter de dire : j’ai été stupéfait par votre travail
Mais dites plutôt : j’ai été stupéfié par votre travail
On peut être stupéfait de… (c’est un adjectif) mais on est stupéfié par (du verbe stupéfier et non stupéfaire…)
Éviter de dire : la robe de ce grand couturier est excessivement belle
Mais dites plutôt : la robe de ce grand couturier est extrêmement belle
Excessivement a une connotation négative, même si le langage familier s’en est emparé au sens de « très ».
Éviter de dire : une dune de sable
Mais dites plutôt : une dune
La stricte définition de dune est précisément « monticule, colline de sable… » (Larousse)
Éviter de dire : appuyer sur la gâchette
Mais dites plutôt : appuyer sur la détente
Dans une arme à feu, la détente est la pièce sur laquelle appuie le tireur. La gâchette, à l’intérieur de l’arme, est une pièce actionnée par la détente. Encore mieux : n’appuyez pas du tout !
par admin6725 | Déc 23, 2016 | Orthographe, Pièges du langage
Juste avant le réveillon, voici un dernier petit quiz. Aidez le père Noël à corriger les phrases suivantes. Fautes d’orthographe, homonymie, barbarismes, pièges du langage… il y a une, deux voire trois erreurs par phrase. A vous de jouer !
- La hotte du Père Noël est vide. (1)
- Est-ce que ta fille croît encore au père Noël ? (1 faute)
- Il a exhaussé mes vœux ! J’étais pourtant exigeant… (2)
- Les enfants sont sensés être couchés à cette heure là, n’est-ce pas ? (2)
- Ce soit-disant père Noël était rien moins qu’un escroc. (2)
- J’ai été voir dans le salon, le père Noël n’était pas encore passé… (1)
- Cette buche de Noël est succulante. (2)
- Quoiqu’il en soit, c’est un chouette moment que nous passons en famille. (1)
- Est-ce qu’il va m’amener des cadeaux ? (1)
- Les rayons de ce magazin sont excessivement bien achalandés pour les fêtes. (3)
- Ils ont réunis une somme conséquente pour lui offrir ce cadeau. (2)
- C’est le réveillon : nous allons certainement faire bonne chair ! (1)
- Elle est toute heureuse de son cadeau. (1)
- Des lettres au père-Noël, j’en ai écrites souvent. (2)
- Exceptée l’écharpe, aucun cadeau n’a trouvé grace à ses yeux. (2)
- Ce cadeau est à mon attention : c’est écrit dessus. (1)
- À minuit et demi, elle s’est enfin endormie. (1)
- Ils sont déjà debouts, tu penses ! (1)
- Et bien, est-ce qu’il te plait, ce cadeau ? (2)
- Pour pallier à mes lacunes en orthographes, ils m’ont offert un dictionnaire (1)
Et voici les réponses au Sans faute (5) sur les paronymes :
- C’est un serpent très venimeux.
- Nous ne pouvons pas emmener le chien en vacances.
- Depuis la crue, la rivière affleure les bords de la route.
- L’incendie a entièrement consumé l’appartement.
- Le dictateur a maintenu son pays dans la sujétion.
- La prédiction de la voyante s’est réalisée.
- Il a une inclination naturelle à la modestie.
- Dans ce parc, la végétation est luxuriante.
- Ta remarque est complètement inepte.
- Les Grecs invoquaient les dieux avant de partir en guerre.
- Elle l’a agoni d’insultes.
- Selon les conjectures de ce spécialiste, le dollar va encore chuter.
- Est-il vrai que seuls les animaux hibernent ?
- Ils nous ont offert un repas somptueux !
- Le prolongement de la rue est nécessaire.
- Ce gisement pétrolifère va faire la fortune du pays.
- Quelle irruption de boutons sur son visage !
- J’aime beaucoup la gradation des couleurs sur cette affiche.
- La collision n’a heureusement fait aucun blessé.
- J’ai entendu un croassement dans la mare.
par admin6725 | Déc 4, 2016 | Orthographe, Pièges du langage
Comme promis, voici un spécial confusions… paronymiques. Rappelez-vous : tous ces mots qui nous enduisent (!) d’erreurs. Agonir ou agoniser ? Inclinaison ou inclination ? Évoquer ou invoquer ? Suggestion ou sujétion ? Faites le bon choix.
- C’est un serpent très vénéneux / vénimeux.
- Nous ne pouvons pas emmener / amener le chien en vacances.
- Depuis la crue, la rivière affleure / effleure les bords de la route.
- L’incendie a entièrement consommé / consumé l’appartement.
- Le dictateur a maintenu son pays dans la suggestion / sujétion.
- La prédication / prédiction de la voyante s’est réalisée.
- Il a une inclination / inclinaison naturelle à la modestie.
- Dans ce parc, la végétation est luxurieuse / luxuriante.
- Ta remarque est complètement inapte / inepte.
- Les Grecs évoquaient / invoquaient les dieux avant de partir en guerre.
- Elle l’a agoni / agoniser d’insultes.
- Selon les conjonctures / conjectures de ce spécialiste, le dollar va encore chuter.
- Est-il vrai que seuls les animaux hivernent / hibernent ?
- Ils nous ont offert un repas somptueux / somptuaire !
- Le prolongement / la prolongation de la rue est nécessaire.
- Ce gisement pétrolifère / pétrolier va faire la fortune du pays.
- Quelle éruption / irruption de boutons sur son visage !
- J’aime beaucoup la gradation / graduation des couleurs sur cette affiche.
- La collusion / collision n’a heureusement fait aucun blessé.
- J’ai entendu un coassement / un croassement dans la mare.
Les réponses à lire la semaine prochaine ou en m’écrivant à : contact@surlechemindesmots.fr
Au Sans faute (4), il fallait écrire :
- Je suis allé (et no pas : j’ai été…) prendre l’air en ville le week-end dernier.
- Il n’y a pas eu un accroc (et non un accro…)à la rentrée scolaire.
- Ce bâtiment municipal a été construit dans les années quatre-vingt (sans s….).
- Il pense inviter neuf ou dix (et non pas : neuf à dix…) camarades de classe pour son anniversaire !
- Après l’entraînement de basket, il l’a raccompagné jusque (en non pas : jusqu’à..) chez elle.
- Les façades de certaines maisons sont décrépies (et non pas : décrépites).
- La patronne arrive dans une demi-heure (et non pas : demie-heure).
- La deuxième et la troisième page (sans s…) de ce livre sont déchirées.
- Il était attendu à cette réunion, mais il a eu un contretemps (et non pas : contre-temps…)
- Au bout d’un an, il parle français (pas de F majuscule..) couramment.
par admin6725 | Nov 22, 2016 | Orthographe, Pièges du langage
Est-ce que vous connaissez… la paronymie ? C’est une ressemblance “imparfaite” entre deux mots. Exemple : rebattre et rabattre. Alors que l’homonymie, c’est une ressemblance absolue entre deux mots. Soit graphique, soit phonétique (soit les deux), mais leur sens diffèrent. Exemple : il était une fois, dans la ville de Foix, un marchand de foie (paronymie).
Pour faire simple, [la paronymie] ce sont des mots qui sont très souvent confondus parce qu’ils se prononcent presque de la même façon. Et donc, ils nous enduisent d’erreur… Oh ! pardon : induisent en erreur. La paronymie, mieux vaut s’en amuser, parfois.
“On nous rabat tous les jours les oreilles avec les primaires” ai-je entendu sur les ondes d’une radio dont je tairai le nom, ce matin. Cela m’a rappelé cette faute de langage, déjà relevée en 1991 par Jean-Pierre Colignon, dans Ce français qu’on malmène (Editions Belin) :
Vous l’aurez compris : rebattre les oreilles signifie – au sens figuré – “répéter inutilement et d’une manière ennuyeuse (lasser)”. Le Robert nous apprend qu’au XVIe siècle, battre les oreilles de quelqu’un signifiait “fatigués, assourdir quelqu’un”. Le préfixe re- a ainsi accentué ce sens de coups répétés, déjà présent dans le verbe… battre.
Mais le terme rebattre signifie aussi et avant tout “battre de nouveau”. Il est employé comme terme de jeu dans l’expression rebattre les cartes c’est-à-dire “les mêler de nouveau”. Ce dont il était question, précisément, aux récentes primaires !
Quant à rabattre, employé souvent à tort, il signifie ramener à une position plus basse. A la limite, rabattre les oreille de quelqu’un, serait… les lui abaisser ! Exemple : Ce chapeau est si grand qu’il lui rabat les oreilles.
Et moi, est-ce que je vous rebats les oreilles avec ce paronyme ? Si non… rendez-vous prochainement sur ce blog, avec le “Sans faute n°5”, spécial confusions (paronymiques).
par admin6725 | Nov 18, 2016 | Orthographe, Pièges du langage
Week-end pluvieux, week-end studieux ? L’orthographe est surtout… un jeu. Voici les réponses au “Sans faute” du mois dernier et un nouveau quiz : dix phrases, dix fautes. A vous de jouer !
- J’ai été prendre l’air en ville le week-end dernier.
- Il n’y a pas eu un accro à la rentrée scolaire.
- Ce bâtiment municipal a été construit dans les années quatre-vingts.
- Il pense inviter neuf à dix camarades de classe pour son anniversaire !
- Après l’entraînement de basket, il l’a raccompagné jusqu’à chez elle.
- Les façades de certaines maisons sont décrépites
- La patronne arrive dans une demie-heure.
- La deuxième et la troisième pages de ce livre sont déchirées.
- Il était attendu à cette réunion, mais il a eu un contre-temps.
- Au bout d’un an, il parle Français couramment.
Au “Sans faute” du mois d’octobre, il fallait écrire :
- Ce cours de philo nous incite à penser différemment.
- La stagiaire est tout épatée de l’assurance dont tu fais preuve avec les clients.
- Ci-joint les formulaires à compléter.
- Tu devrais adresser directement ta réclamation au fabricant.
- As-tu vu l’heure ? Tu n’étais pas censé rentrer si tard.
Et voici la réponse à la « question piège » : ballade ou balade ?
Une balade est une promenade, balader signifie se promener. Une ballade – avec deux l – a un sens tout à fait différent : il a désigné un poème, avant de désigner aujourd’hui un morceau de musique, poétique… Si on vous fait danser, c’est une ballade. Si on vous fait marcher, c’est une balade !
par admin6725 | Nov 13, 2016 | Orthographe, Pièges du langage
Soleil, Terre ou Lune s’écrivent avec une majuscule initiale lorsqu’ils désignent l’astre, la planète ou le satellite, dans l’absolu. Comprenez : avec une vision essentiellement scientifique. L’atmosphère de la Lune. Le premier pas de l’homme sur la Lune. On ne met une majuscule à « Lune » que quand il s’agit réellement du satellite naturel de la Terre. Ce lundi 14 novembre 2016, la Lune nous apparaîtra particulièrement grande et lumineuse. Et s’écrit avec une majuscule !
Dans les autres cas, considérez que ces mots s’écrivent avec une minuscule. C’est-à-dire, très souvent, dans les expressions figurées, où l’astre est vue de façon relative… Quand il est question, pour faire encore plus simple, du disque lumineux visible dans le ciel (et non pas de l’astre en lui-même). Un beau coucher de soleil. Une lune de miel. Ameuter la terre entière. Le soleil a rendez-vous avec la lune… Ce lundi 14 novembre, il s’agit donc bien d’une… super-lune (avec un trait d’union, mais nous y reviendrons une autre fois !)
Pour terminer (et pour l’anecdote), en France, cette super-lune sera à son apogée à 14h52. Ce qui rendra donc son observation difficile puisqu’il fera jour. Et dire que je ramène « ma » science pour cela… Désolé.