BLOG – Ne dites pas… dites plutôt…
Voici dix bonnes résolutions à prendre en ce début d’année, sur le plan linguistique. Des pièges courants à éviter. On ne dit pas… mais on dit… Et nos meilleurs vœux, bien sûr !
Éviter de dire : cela peut s’avérer vrai (ou faux)
Mais dites plutôt : cela peut se révéler vrai (ou faux)
Dans le verbe s’avérer, il y a déjà… vrai.
Mais on admet : cela s’avère remarquable, clair, intelligent.
Éviter de dire : un soi-disant chien de race
Mais dites plutôt : un prétendu chien de race
Soi-disant ne va bien qu’aux humains (on parlera d’un soit-disant médecin pour qualifier quelqu’un qui se dit médecin.)
Éviter de dire : nous viendrons en vélo
Mais dites plutôt : nous viendrons à vélo.
S’il s’agit d’un véhicule qu’on enfourche, on utilise de préférence à. S’il s’agit d’un véhicule dans lequel on entre, on utilise en.
Éviter de dire : rabattre les oreilles de quelqu’un
Mais dites plutôt : rebattre les oreilles de quelqu’un
C’est un chapeau qui pourrait rabattre les oreilles. Rebattre, c’est « répéter jusqu’à ennuyer »
Éviter de dire : des ennuis pécuniers
Mais dites plutôt : des ennuis pécuniaires.
Au masculin comme au féminin, c’est pécuniaire qui convient (du latin pecunarius, argent)
Éviter de dire : partir à l’étranger
Mais dites plutôt : partir pour l’étranger
La préposition pour marque le mouvement. Mais on gardera à, bien sûr, dès lors qu’on arrive à l’étranger.
Éviter de dire : j’ai été stupéfait par votre travail
Mais dites plutôt : j’ai été stupéfié par votre travail
On peut être stupéfait de… (c’est un adjectif) mais on est stupéfié par (du verbe stupéfier et non stupéfaire…)
Éviter de dire : la robe de ce grand couturier est excessivement belle
Mais dites plutôt : la robe de ce grand couturier est extrêmement belle
Excessivement a une connotation négative, même si le langage familier s’en est emparé au sens de « très ».
Éviter de dire : une dune de sable
Mais dites plutôt : une dune
La stricte définition de dune est précisément « monticule, colline de sable… » (Larousse)
Éviter de dire : appuyer sur la gâchette
Mais dites plutôt : appuyer sur la détente
Dans une arme à feu, la détente est la pièce sur laquelle appuie le tireur. La gâchette, à l’intérieur de l’arme, est une pièce actionnée par la détente. Encore mieux : n’appuyez pas du tout !