Est-ce que vous connaissez… la paronymie ? C’est une ressemblance “imparfaite” entre deux mots. Exemple : rebattre et rabattre. Alors que l’homonymie, c’est une ressemblance absolue entre deux mots. Soit graphique, soit phonétique (soit les deux), mais leur sens diffèrent. Exemple : il était une fois, dans la ville de Foix, un marchand de foie (paronymie).

Pour faire simple, [la paronymie] ce sont des mots qui sont très souvent confondus parce qu’ils se prononcent presque de la même façon. Et donc, ils nous enduisent d’erreur… Oh ! pardon : induisent en erreur. La paronymie, mieux vaut s’en amuser, parfois.

“On nous rabat tous les jours les oreilles avec les primaires” ai-je entendu sur les ondes d’une radio dont je tairai le nom, ce matin. Cela m’a rappelé cette faute de langage, déjà relevée en 1991 par Jean-Pierre Colignon, dans Ce français qu’on malmène (Editions Belin) :rebattre_rabattre

Vous l’aurez compris : rebattre les oreilles signifie – au sens figuré –  “répéter inutilement et d’une manière ennuyeuse (lasser)”. Le Robert nous apprend qu’au XVIe siècle, battre les oreilles de quelqu’un signifiait “fatigués, assourdir quelqu’un”. Le préfixe re- a ainsi accentué ce sens de coups répétés, déjà présent dans le verbe… battre.  

Mais le terme rebattre signifie aussi et avant tout “battre de nouveau”. Il est employé comme terme de jeu dans l’expression rebattre les cartes c’est-à-dire “les mêler de nouveau”. Ce dont il était question, précisément, aux récentes primaires !

lescartesrebattues

 

Quant à rabattre, employé souvent à tort, il signifie ramener à une position plus basse. A la limite, rabattre les oreille de quelqu’un, serait… les lui abaisser ! Exemple : Ce chapeau est si grand qu’il lui rabat les oreilles.

Et moi, est-ce que je vous rebats les oreilles avec ce paronyme ? Si non… rendez-vous prochainement sur ce blog, avec le “Sans faute n°5”, spécial confusions (paronymiques).